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Marc Villemain
24 mai 2007

La solitude


On aime la solitude pour autant qu'elle ne nous laisse pas seuls avec nous-mêmes, pour autant qu'on la laisse libre d'en fréquenter d'autres et d'être entendue, parfois reçue par elles. On l'aime quand elle est une manière, la meilleure pour nous, pour notre besoin d'espace et de distance, d'accompagner le cours du monde. Elle nous abat dans l'instant même où nous n'entrapercevons plus notre silhouette dans le lointain.

Commentaires
M
Je ne m'isole dans aucune solitude et combats si besoin est ce tropisme, ni ne m'invente aucune séparation artificielle entre le monde et moi, et de la même manière tente toujours de m'y relier. J'ai passé l'âge des postures. Quant à écrire "sans les autres", cher monsieur, voilà bien longtemps que je m'y consacre... : tout ce que vous lisez là n'est pas tout ce que j'écris.
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P
J'ai réfléchi à nouveau à votre texte ici.<br /> <br /> Vous dites que l'on ne peut se passer de nous-mêmes dans le lointain à la fin de votre texte.<br /> <br /> Et vous dites que nous ne pouvons nous passer des autres.<br /> <br /> Ce qui sous entend qu'en réalité notre recherche des autres est en fait la recherche de nous-même.<br /> <br /> C'est vrai et faux à la fois.<br /> Je pense que la recherche de l'autre ne se limite pas seulement à la recherche de soi.<br /> <br /> Si nous avons tous besoin d'un miroir comme vous avez vous-même besoin d'un blog miroir, comme vous le dites, la recherche de l'autre est un équilibre, car un homme ou une femme n'a pas tous les éléments en lui-même de la représentation de l'Univers.<br /> <br /> En ce sens, je veux dire que nous sommes une partie des autres, et que les autres sont une partie de nous.<br /> <br /> C'est parceque vous voulez vous isoler dans une solitude intellectuelle que vous qualifiez d'écrivaine que vous inventez artificiellement une séparation entre soi et les autres. Et que vous dites que nous ne pouvon pas donc nous passer de nous dans le lointain.<br /> Signifiant que vous ne pouvez vous passer de vous-même dans le miroir que vous pensez de l'écriture...<br /> <br /> En réalité, vous ne pouvez pas écrire sans les autres, car qu'auriez-vous à dire ?<br /> <br /> En réalité vous avez un blog qui n'est pas un miroir, car on peut à la fois le lire et influencer vos pensées...<br /> <br /> A moins que vous ayez décidé que rien ne peut vous atteindre....
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P
Bien donc vous supposez que de se voir dans le néant équivaut à se voir soi-même dans le lointain. <br /> Comme un double que l’on arriverait plus à<br /> appréhender, comme la fin de soi.<br /> Oui la solitude totale correspond bien à cela. La perte totale de soi. Le néant.<br /> En effet vous avez raison.
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P
Bien donc vous supposez que de se voir dans le néant équivaut à se voir soi-même dans le lointain. <br /> Comme un double que l’on arriverait plus à<br /> appréhender, comme la fin de soi.<br /> Oui la solitude totale correspond bien à cela. La perte totale de soi. Le néant.<br /> En effet vous avez raison.
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M
Bien sûr, notre stabilité psychique et affective ne saurait être imperméable à ce qui constitue notre contemporanéité sociologique ; à cette aune, vous avez (ô combien) raison de souligner son consumérisme. Vous êtes crû mais juste lorsque vous évoquer la possibilité qui nous est donnée de nous "rapprocher des autres" avant de nous en "éloigner quand cela nous arrange". Tout cela n'entre nullement en contradiction avec ce que j'ai pu écrire.<br /> <br /> Mais je concluais, de manière inaboutie il est vrai, en notant que cette solitude désirée nous abat quand "nous n'entrapercevons plus notre silhouette dans le lointain", autrement dit quand la solitude a à ce point ébranlé notre individualité psychique que, par moments, nous ne sommes plus, à nos yeux mêmes, que néant.
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