Une certaine manière de marcher, très lente, surtout au matin, dans la rue, ne jamais regarder devant soi mais au loin, vers et par-delà l'horizon, parfois vers la cime des arbres ou les fenêtres des derniers étages, ou carrément les yeux sur les godasses, et toujours en rasant les murs, surtout en rasant les murs, dans tous les sens du terme, et toujours très lent, laisser passer les gens, les vieilles et les enfants, les enceintes et les sœurs, les p'tits loulous et les bobos, même les animaux parfois, par politesse oui peut-être mais surtout pour ne pas déranger, pour ne pas être vu, marcher et s'effacer, et claudiquer presque, à force de lenteur, et retarder l'éveil à la foule, au monde, laisser passer surtout, s'incliner, dare-dare déposer les armes.
mercredi 19 septembre 2007
Encore un matin
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Commentaires sur Encore un matin
- Cette manière de non lieu, d'ailleurs, d'absence au monde, comme une sorte de renoncement implicite, entre le très bas et le très haut, entre l'à-côté et à l'en-travers... Un périèque de la réalité...
- Arrêter de juger les autres, de juger l’Univers, de juger sa place dans l’Univers. Arrêter de penser et se laisser pénétrer par le choses les plus simples, sans penser, sans juger. Comme nous le faisions étant enfants.
Arrêter de courir après un destin que nous n’avons pas vraiment choisi. Se transformer en arbre. Se transformer en pierre. En n’importe quoi d’autre que soi.
Marre d’être soi.
Etre autre chose.
Ne plus être rien.
Ne plus exister.
Arrêter de penser.
Arrêter de souffrir.
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