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Marc Villemain
2 décembre 2009

Lire écrire mourir


Je suppose
que vient un moment où l'homme sait qu'il va mourir, qu'il le sait avec la même évidence qu'il sait que le soleil se lèvera tout à l'heure ou qu'il se couchera ce soir ; au sens où cette question n'en est plus une ; ce n'est pas qu'il accepte  particulièrement son sort, mais il s'impose à son mental, à son humeur, ça vit en lui déjà, en quelque sorte il fréquente déjà la mort et il n'y a plus qu'à laisser faire et cette inaction a sans doute quelque chose d'une libération. L'idée donc ne soulève en lui aucune joie particulière, au contraire le moment de l'évidence peut entraîner de la tristesse, du remords, de l'abattement, mais malgré tout il ne peut que se sentir libéré, de l'angoisse, de l'angoisse du corps, de l'angoisse de soi - puisque je vais mourir, alors plus rien de ce que je fais ou entreprends n'a d'importance, et je puis donc le faire bien, sans aucun autre souci que cette chose et que le bien de cette chose. Ainsi, par exemple, écrire ce livre.

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