jeudi 13 mai 2010

Metal (heavy metal) - Dictionnaire de la Mort

Dictionnaire de la Mort, (s/d) Philippe Di Folco - Éditions Larousse, collection In Extenso
Nota bene : cette version, plus complète, diffère légèrment de celle publiée dans le Dictionnaire de la Mort.


dico mort

Le triptyque sex, drugs and rock'n'roll, que les années 1950 inventèrent et qui depuis se renouvèle au gré des générations, porte en lui tous les excès inhérents au genre, et pour une part le définit : le rock est violence, sédition, provocation - ou il n'est pas. Autrement dit, la mort a toujours rôdé du côté des rockers. Illustres ou anonymes, dénombrer les acteurs du rock morts dans l'exercice de leur passion, et en vertu du mode de vie qu'elle requiert parfois selon eux, constitue d'ailleurs un exercice aussi fastidieux que sinistre. Il n'y a à ce tropisme aucune exception, pas même la période du flower power, dont le cri de ralliement paix et amour (peace and love), aussi enjoué que fameux, masquait difficilement un mal-être qui était loin d'être exempt de violence. La contestation, conscience, ou la rébellion, plus instinctive, n'amènent que rarement la paix et l'apaisement : l'odeur du souffre charrie aussi les effluves de la mort.

Certains dérivés radicaux du rock, lui-même enfant de la colère et du fatalisme du blues, sont apparus au tournant des années 1970, en même temps que le consumérisme occidental asseyait son primat. Ainsi naquit le bien nommé hard rock, qui part de l'énergie physique du rock'n'roll pour en accentuer les distorsions et utilise l'épaisseur du blues pour en décupler l'effet martelant, entraînant avec lui une attitude et une vision du monde plus ténébreuses, plus graves, plus "lourdes".

Naissance du genre

Des Who à Jimi Hendrix en passant par Iron Butterfly (dont le premier album, en 1967, est intitulé Heavy), autant de groupes et de musiciens dont on peut considérer qu'ils ont contribué à tendre des ponts entre le blues éternel, le rock'n'roll vieillissant et le hard rock. Mais un genre va naître, qui peu à peu supplantera le hard dans l'expression de ce que l'épopée humaine peut avoir de plus sombre et de plus sépulcral : le heavy metal - ou, plus communément, le metal. L'origine de cette désignation reste sujette à interprétations. On en trouve les premières occurrences chez l'écrivain William S. Burroughs (la Machine molle, 1961), ou dans la chanson Born to be wild (Steppenwolf, 1968) ; elle fut toutefois popularisée par des critiques musicaux tels que Sandy Pearlman, Mike Saunders, et surtout Lester Bangs, qui le premier saisit ce qui en faisait la singularité. Outre les connotations immédiatement lourdes, compactes et brutales de l'expression, son origine pourrait aussi avoir un versant plus social : c'est en effet autour de Birmingham, connue à la fin des années 1960 pour son industrie métallurgique, que tournèrent bon nombre de groupes de rock ; et parmi eux celui que l'on reconnaît aujourd'hui pour être l'un des pionniers, sinon le pionnier, du metal : Black Sabbath.

Apparu aux périphéries des villes au moment où triomphent les "trente glorieuses", le metal se distingue sensiblement du hard rock. Sur un strict plan musical d'abord, en ce sens qu'il se défait du blues tel qu'on peut le retrouver chez des groupes comme Led Zeppelin ou AC/DC ; mais davantage encore, c'est sur le plan des représentations symboliques et des soubassements métaphysiques que le metal, en s'écartant de l'hédonisme rebelle du rock'n'roll en en théâtralisant le hard rock, en vient à développer une représentation du monde considéré comme une longue et progressive victoire des différents visages du mal et de la mort.

Le dégoût du monde

Car contrairement aux punks, les metalleux n'ont jamais eu le souci de la revendication ou de la mise à sac d'un ordre social ; à l'origine membres des classes défavorisées, la sociologie du genre a d'ailleurs évolué au point désormais de recruter en majorité au sein des classes moyennes et de la petite bourgeoisie. Cette indifférence à l'univers social n'est toutefois qu'apparente, ou relative. Sans doute la notion d'engagement, à quelques rares exceptions près (en France, le groupe Trust), ne figure-t-elle pas au panthéon de l'éthique et de l'esthétique metalleuse : cela n'induit pourtant pas l'indifférence. Le metal véhicule une forme de dégoût ou d'écœurement du monde, disposition qu'il manifeste en le fuyant ou en faisant de la mort une sorte d'horizon totémique, de contre-société fantasmée. Les attributs classiques du satanisme ne sont utilisés que de manière rarissime pour ce qu'ils sont : simple vocation spectaculaire, ludique ou provocatrice, ils n'expriment tout au mieux qu'un vague désir de renversement des valeurs dominantes. Notons d'ailleurs l'existence et l'audience croissante d'un metal chrétien, y compris sous ses dehors musicaux les plus extrêmes et les moins attendus dans ce registre (black, trash, death metal), et que l'on distingue parfois sous l'appellation de unblack metal. Ce qui est frappant, depuis la fin des années 1980, c'est l'utilisation de plus en plus courante de thématiques merveilleuses, oniriques, légendaires, mythologiques ou religieuses, dont la mort est toujours porteuse. Les textes tendent à évoquer un monde vu d'en haut, ou plus précisément d'un ailleurs fantasmé, tantôt futuriste, tantôt nostalgique - en recourant au folklore, voire à des dialectes tombés en désuétude, les groupes nordiques nous fournissent aujourd'hui un bon exemple de cet appel au passé. Aussi le monde est-il considéré à l'aune de ses périodes tragiques, lyriques ou simplement charnières (la fin des dinosaures, les conquêtes, les empires, l'esclavage, les épidémies, le cannibalisme, la chevalerie, les guerres de religion, la survie de l'espèce ou la destruction des écosystèmes), et de leurs conséquences sur la psyché collective et individuelle (le suicide, la perte d'identité, la dépression, le sentiment de sa propre incommunicabilité, la réincarnation, la possibilité ou l'espoir d'un ailleurs, etc.) Dante, Baudelaire, Nietzsche, Lovecraft, Lautréamont, Coleridge, Poe, Huxley, sans oublier les textes textes sacrés, sont régulièrement invoqués, et pourraient, chacun à leur manière, refléter quelques-uns des tropismes metalleux. Le metal véhicule une révolte non théorisée, quelque chose qui pourrait ressembler à une sorte d'anarchisme millénariste teinté d'une attirance pour la double idée de vide et de puissance. Autrement dit, si l'on marche en permanence sur un fil nihiliste, on en demeure pas moins sur le fil. A sa manière, il est le seul genre musical à faire état, de manière presque exclusive, de la part maudite, sombre et maligne, de l'épopée humaine. Peu de perspective ou d'idéal social : seulement le grand récit de l'humanité.

Aussi n’est-il pas rare de trouver sur scène un décorum dont l’ambition affichée est surtout de faire monter l’adrénaline en suscitant des images mythiques ou cauchemardesques : crânes, hémoglobine, crucifix renversés, pentacles, figures du diable, attirails vampiriques ou sadomasochistes, monstres divers, peaux de bêtes, sans parler des clous traditionnels et du cuir. La mort est omniprésente, elle fait partie du décorum. Ce faisant, les groupes s’adressent autant à leurs adeptes qu’ils visent la société établie. En ce sens, le metal est le continuateur de ce qui inspira le bon vieux rock d’antan : faire la nique aux bonnes mœurs et au bon goût participe d’un cheminement plus ludique qu'il y paraît parfois. Rien de plus plaisant qu'offenser la bourgeoisie, sa morale, son empire, ses clergés. Un tel plaisir pourra paraître gratuit, stérile, puéril : pour les connaisseurs, il n'en est pas moins sublime.

L’opinion courante est que le metal est une musique mortifère, voire criminogène. Nul n’a plus souvenir que la publication par Goethe des Souffrances du jeune Wertherentraîna en Allemagne une vague de suicides sans précédent chez de jeunes esprits romantiques, ou qu’un exemplaire de J'irai cracher sur vos tombes, de Boris Vian, fut retrouvé à côté du cadavre d’une jeune fille, ouvert à la page même où était décrit une scène de meurtre. Moyennant quoi, la presse généraliste et/ou religieuse relate régulièrement le suicide de tel adolescent adepte de metal ou la profanation d’une église par des satanistes liés à cette musique. Longtemps, du moins tant que les Compact n’avaient pas remplacé les vinyles, les ligues de vertu se sont échinées à faire tourner les disques à l’envers, convaincues que ce procédé leur permettrait de dénicher des messages glorifiant Belzébuth ou incitant au suicide. Ainsi le mythique « Stairway to heaven », du groupe Led Zeppelin, fut-il l’un des premiers morceaux à être ainsi décortiqué – hors du hard rock et du metal, l’on pourrait citer aussi « Hotel California » des Eagles, ou « Like a prayer » de Madonna. Nombre de groupes sont traduits en justice pour incitation au suicide ou au meurtre. Il faut évoquer ici Ozzy Osbourne, pour sa chanson « Suicide Solution » ; la justice donna raison au chanteur, constatant que le message consistait seulement à protéger les adolescents de l’abus d’alcool en l’associant au suicide... Le groupe Megadeth fut également mis en cause après qu’un homme eut commis une fusillade au collège Dawson de Montréal, le 13 septembre 2006 : deux adolescents périrent, et une vingtaine de personnes furent blessées ; on argua que la chanson « A tout le monde », que le tueur écoutait, incitait au suicide. David Mustaine, leader du groupe, répondit qu’il l’avait écrite après avoir fait un rêve où il voyait sa mère descendre du paradis pour lui dire qu’elle l’aimait... Le groupe Judas Priest, icône du genre, fut également traduit en justice pour la chanson « Better By You Better Than Me » (reprise d’un vieux groupe très sage, Spooky Tooth, et qui ne traitait nullement du suicide) après que deux adolescents eurent tenté de mettre fin à leurs jours en l’écoutant (l’un d’eux en réchappera) : le groupe fut accusé d’avoir glissé le message subliminal « Do it » (« Fais-le ») dans la chanson. Ledit message n’a pas été retrouvé, et pour cause. Et quand bien même, comme le relevait le chanteur Rob Halford lors du procès, sa signification serait demeurée énigmatique : « Fais-le, mais faire quoi ? Tondre la pelouse ? Boire un coup ? Regarder la télévision... Faire quoi ? ». Citons encore Dee Snider, le chanteur du groupe Twisted Sister, qui incarna devant les tribunaux et de manière retentissante la lutte des artistes contre la censure pour cause d’incitation à la violence, à la sédition, à la mort ou au suicide, et notamment contre les projets de Tipper Gore et de son mari Al, alors sénateur du Tennessee – pour l’anecdote, Dee Snider, pas rancunier, soutiendra quinze ans plus tard la candidature d’Al Gore à la présidence. Aucun de ces procès n’a donné lieu à des condamnations.

Tous les sous-genres du metal, et ils sont nombreux, cultivent un même point commun : le pessimisme. Même si nombre de ses acteurs se plaisent à participer à des entreprises caritatives (ainsi le projet Hear N' Aid d’aide à la lutte contre la faim en Afrique), il est presque impossible de trouver dans l’univers du metal une seule chanson qui renvoyât du monde et de l’humanité une vision fraîche, colorée ou vivante. Miroir d’un temps où le bonheur est indissociable de l’accumulation de biens matériels et d’une société qui a renvoyé la métaphysique aux oubliettes de la civilisation, le genre tombe parfois dans les travers d’un mysticisme occulte et folklorique. A de très rares exceptions près, l’imagerie volontiers grand-guignolesque de la mort n’est toutefois utilisée que comme riposte ou figure antagonique à un monde jugé hypocrite, matérialiste et sottement optimiste.

M.Villemain

Bibl. : Ian Christe, Sound of the Beast, l’histoire définitive du heavy metal, éditions Flammarion, 2007 * Fabien Hein, Rock et religion, dieux et la musique du diable, éditions Autour du Livre, 2006 * Michael Moynihan et Didrik Soderlind, Les seigneurs du chaos, éditions Camion Blanc, 2005 * Sam Dunn, Metal : voyage au cœur de la bête(film documentaire)

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mercredi 17 février 2010

Anvil, The Story of Anvil

The_Story_of_AnvilJe n'ai donc pas résisté (à aller voir le film, c'était entendu) mais  aussi à me fendre de mon petit écho. Je dois bien ça à ma femme, brahmsienne en diable, et charitable au point de me faire croire  qu'elle m'accompagnait avec plaisir et qu'elle portait quelque intérêt à un documentaire sur ces enfants perdus du rock infernal...

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Aussi tâcherai-je de ne pas trop répéter ici ce que l'on trouve un peu partout ailleurs, le film ayant fait l'objet d'une couverture telle qu'il en a donné un second souffle (et c'est peu dire) à ce vieux groupe canadien exténué. Voir aujourd'hui ces gaillards deviser avec la first lady Sarah Brown, épouse de Gordon, ou avec  Dustin Hoffman (cf. photos) ne manque pas d'ironie, ironie que ce groupe de prolos apprécie sans doute comme il se doit. Aussi vais-je plutôt tâcher de faire remonter à la surface quelques évocations plus personnelles.

En commençant toutefois par dire qu'il serait  bien dommage que  Anvil, the Story of Anvil n'attire que les fans de hard rock ou de metal. Car autant si ce n'est mieux qu'un film de Ken Loach,  Sacha Gervasi, mû par une passion adolescente pour le groupe, a réalisé un film que l'ancrage dans le réel conduit à des élans sensibles dont le genre est peu coutumier. Le cas d'Anvil, s'il est emblématique, n'en dessine pas moins une fresque de l'histoire du rock en ce qu'il est aussi le syndrome d'une sociologie, d'un milieu, d'un état de culture. À un moment où ça se déshabille et se trémousse en numérique pour faire couler l'or au moyen de produits surproduits, une telle piqûre de rappel vaut son pesant... d'or. Le grand mérite de ce documentaire, outre qu'il est remarquablement mené et filmé,  est pourtant de ne jamais confondre tendresse et complaisance, et de donner une trajectoire, presque une biographie, à Steve Kudlow, alias Lips, chanteur et guitariste, et à Robb Reiner, batteur.

Deux enfants dAnvil_Hoffmanes années 70 qui ne sont pas sans rappeler ce que furent les membres de Black Sabbath dans la banlieue de Birmingham, quelques années à peine auparavant. Du point de vue de l'amateur de rock, Anvil, the Story of Anvil, est d'une exemplarité totale : il montre comment se monte un groupe, quelle part de hasard préside à sa destinée, quel rôle est celui de l'entourage, de la famille, quelle obstination il faut avoir pour parvenir à sortir d'un hangar où l'on tâche d'inventer un monde et ensuite aller convaincre qu'on avait eu raison d'y croire, à quel(s) fantasme(s) il faut puiser pour poursuivre ainsi et sans relâche un rêve que tout, au quotidien, vient démentir. Et puis il y a l'amitié, sur quoi repose presque uniquement l'existence du groupe, et dont le témoignage est sans doute l'aspect le plus touchant du film. Il ne s'agit pas ici d'une énième et mièvre ritournelle sur le bon rocker au cœur tendre, mais d'une relation qui, nourrie à la passion de la musique, en déborde aussi très largement. Lips et Robb sont des écorchés, des gars dont le sang coule à toute allure dans les veines et qui croient en leur amitié au moins autant qu'en eux-mêmes, deux inséparables qui n'en peuvent plus l'un de l'autre et se tombent dans les bras à la première fâcherie - c'est leur côté Obélix et Astérix. Il y a des larmes, de la rancœur, de la colère, beaucoup de sincérité et de fidélité, autant de sentiments que résume la lèvre convulsée de Lips lorsqu'il pleure sur une amitié que la fatigue, la lassitude et l'insuccès pourraient finir par briser. Rien n'est jamais enjolivé, car de toute façon rien n'est jamais beau dans cette vie - excepté, donc, l'obstination et l'honnêteté que l'on y met. Car Anvil, c'est l'honnêteté même. N'oublions par que Lips fut convié par Motörhead à les rejoindre ANVIL___Forged_In_Fire_1983_et que Robb Reiner connut pareille sollicitation de la part de Ozzy Osbourne. Nul doute alors qu'ils brilleraient aujourd'hui au firmament, ce qu'ils ne pouvaient manquer d'ignorer. Tous deux ont pourtant décliné : leur vie se résolvait dans Anvil, non dans une gloire venue de l'extérieure. Alors nous plongeons ici dans la grisaille ordinaire et laborieuse des petites banlieues déshéritées, que quelques concerts peu ou prou désertés parviennent à peine à rehausser. Ces moments où Anvil joue, non sans fougue ni mérite, devant 174 personnes dans une salle qui peut en contenir 10 000, ou, après avoir traversé l'Europe pour aller en Roumanie, se retrouve devant cinq fans à peu près saouls pour repartir sans même avoir été payé et retrouver l'usine, tout cela, il faut bien le dire, serre un peu le cœur. L'optimisme viscéral de Lips est ici une leçon de vie, rocker ou pas rocker.

Et la musique, direz-vous ? Eh bien, disons qu'elle a besoin d'un contexte... J'ai connu Anvil en 1983, j'avais quinze ans, avec l'album Forged in Fire. Je ne sais plus bien comment, d'autant que le 33 tours (eh oui, à l'époque...) était absolument indisponible en France et que j'avais dû le faire importer ; il est probable que j'en aie eu connaissance grâce à Enfer Magazine, qui fut et restera le premier magazine en kiosque spécialisé dans le hard et le metal. Honnêtement, dans le registre, Anvil m'a toujours semblé un peu faible. Et si les grands stars du genre les saluent aujourd'hui amicalement, quand elles ne disent pas vouloir régler leur dette à leur égard, il faut toutefois avoir l'honnêteté de dire qu'elles les ont assez vite surpassés. Cela étant, il est certain que, lorsque j'ai écouté Dany_Terbeche_coverENFER 01_littlecette galette pour la première fois, j'ai tout de suite eu l'impression, non que quelque chose se passait, mais qu'on n'avait encore jamais joué ça, et comme ça. J'entendais bien ce que le groupe devait à Black Sabbath, mais je ne leur voyais pas, à l'époque, d'égaux immédiatement contemporains. Je ne tombais certes pas en pâmoison, la voix de Lips ne m'a jamais vraiment séduit, les compositions me semblaient un peu sommaires, mais une chose attirait mon oreille - outre, donc, ce que l'on peut considérer a posteriori comme la naissance du speed : la tonalité particulière des riffs, lourds et gras tout en étant ultra-rapides. Et dont on pourra, en effet, entendre quelques échos un peu plus tard chez Metallica. Enfin de cet album j'aimais surtout le titre qui lui ressemblait le moins, le seul mid-tempo, Never Deceive Me. Et aussi le titre éponyme, adipeux à souhait... Registre qu'ils ont adopté de nouveau et assez récemment avec l'excellent morceau, pour le coup, qu'est This is thirteen. Ce qui, il est vrai, ne suffit  pas à en faire un grand groupe.

J'écris cela avec toute la modestie requise, moi qui ai constamment échoué, avec quelques copains et dans mon propre garage, à faire tourner correctement quelques accords piqués aux plus grands... Je sais que la flamme peut être là, et le talent jamais. C'est aussi ce qui rend précieux ce documentaire, qui dit comme nul autre à quel tropisme de l'échec se nourrit aussi la culture rock.

Posté par Villemain à 18:36 - - Commentaires [2] - Permalien [#]
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