Ostinato : la critique de Pierre François (Holybuzz)
Mystère familial
Pour « Ostinato », c’est très simple : même au moment du salut, on voit encore les personnages et pas encore les comédiens, tellement ces derniers les incarnent à la perfection ! Et c’est dès le premier instant qu’on est saisi, d’abord par l’atmosphère du lieu – pendant le jeu muet – puis par la véracité et le mystère des protagonistes lorsque arrive le fils.
Immédiatement aussi, on sent qu’il y a un mystère entre les deux hommes. Qui ne se révèle que peu à peu, par petites touches, grâce aussi à cette femme – épouse, compagne, amie ? – qui sait trouver les quelques mots qui manquent à chacun.
On est littéralement embarqué dans cette histoire, suspendu aux lèvres de ce trio dont on se demande parfois s’il déroule le fil de ce cocon dans le sens de la révélation ou de l’enveloppement. La musique, qui joue un rôle éminent – cf. le titre – dans cette pièce, participe pleinement à la construction de l’atmosphère. Elle fait plus que relier les deux hommes, elle les fait vivre. Le décor est toujours aussi magnifiquement étudié, qui donne une impression d’immensité dans ce lieu exigu. Ce spectacle, par la grande humanité qu’il dégage, touche à l’universel.
Pierre François, à lire sur Holybuzz