La page blanche n'est jamais blanche que de nous-mêmes. Si nous prenions soin de n'écrire qu'à travers notre être seul, si nous ne nous autorisions plus un seul mot qui ne nous impliquât pas en totalité, si nous cessions d'écrire pour nous détourner de nous-mêmes, si nous cessions enfin d'attendre des échos transformés du monde qu'ils nous fournissent matière ou prétexte à écrire, alors il n'y aurait plus guère de blogs, et, aussi net, la crise de surproduction des livres serait résolue. Ce pourquoi tout écrivain abrite en lui un vampire et un psychanalyste, et navigue à perpétuité entre les écueils du large et les récifs de l'intime.
mardi 6 mai 2008
In & Out
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Commentaires sur In & Out
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J'ai lu votre post à plusieurs reprises, sans doute parce qu'il m'oblige à me poser trop de questions et que je ne trouve pas réellement les réponses.
Une neutralité salvatrice pourrait me sortir de l'ornière, mais de manière passagère.
J'ai pris une feuille blanche pour y écrire "vampire" et "psychanalyste". Bien que naviguant entre les écueils et les récifs que vous décrivez, j'ai doublé la cadence des mes lectures, sans doute inquiète à l'idée de puiser les forces vitales de ce---ceux qui me font écrire et de poser des mots avec la bienveillance et le détachement du thérapeute. C'était là mon in and out du moment allant jusqu'à prendre la liberté de considérer mes écrits, sinon vains, du moins hybrides.
Les deux mots de la page blanche sont toujours là, mis en isolement (provisoire) et remplacés par les touches (noires et blanches) de la 3ème Consolation de F. Liszt, un autre in and out qui ignore le prétexte.