Théâtre : La Jalousie – Sacha Guitry & Michel Fau
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Nous nous réjouissions tant de voir Michel Fau, qui par le passé nous fit tant rire et dont nous ne rations quasiment rien, reprendre du Sacha Guitry — que nous idolâtrons en toute raison. Las ! Michel Fau a décidé, comme il semble s’y complaire ces toutes dernières années, non seulement de faire du Michel Fau, mais de tirer Guitry uniquement vers ce qui, dans ses pièces, le fait (malicieusement) voisiner avec le théâtre de boulevard. Théâtre contre lequel je n’ai absolument rien : outre que je suis « très bon public », comme Fau lui-même je suis de ceux qui ont été nourris Au théâtre ce soir (pour les plus jeunes : l’émission de Pierre Sabbagh sur TF1 jusqu’au milieu des années 1980). Mais Michel Fau n’en a retenu que cela. Il se contente d’appuyer sur ce qui déclenche les rires les plus conventionnels, eux-mêmes excités par les gags, les grimaces, les situations triviales ou attendues. Alors ça rit, oui, à la Michodière, pour ça on peut dire que ça rit, ça rit même trop fort, ça rit emprunté, ça rit fabriqué – ça rit bêtement. Quel dommage de faire de cette pièce (que, il est vrai et à sa décharge, je suis très loin de considérer comme sa meilleure) une lecture aussi littérale. Michel Fau avait tout pour jouer Guitry : la malice, la duplicité, l'intelligence, la spiritualité, la sournoiserie, le sens de la provocation, l’ambiguïté. Il n'y a rien de tout cela ici, ou si peu, et de manière tellement fugace. Et cela ne tient en rien au talent de Michel Fau, qui est immense, mais à ses seuls choix. Ce qui constitue une raison supplémentaire de sortir déçu de cette première.