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Marc Villemain
16 juin 2008

Mort d'Esbjorn Svensson

Esbj_rn_Svensson


J'
apprends que Esbjörn Svensson, le pianiste de e.s.t. (Esbjorn Svensson Trio), vient de périr, à quarante-quatre ans, dans un accident de plongée. Son groupe était un des rares de ce niveau à attirer vers le jazz des oreilles qui y étaient étrangères ou peu familières, sans jamais sacrifier aucune exigence ni sans jamais se lasser d'aucune exploration. On se souviendra d'un jeu très élégant, post-jarrettien dans sa mélancolie aqueuse et son mouvement vers la transe, et bien sûr des brèches qui se seront ouvertes dans le jazz, e.s.t. ayant incorporé l'électronique d'une manière qui ne fût pas d'agrément (tentation à laquelle succomba parfois Miles Davis), mais au contraire constitutive, au même titre que le choix de tel ou tel instrument, d'une esthétique finalement très pure. C'est une perte assez lourde pour le jazz.

Commentaires
F
Une musique dont il faut se défier de l'apparence, en effet. Svensson ouvre bien une porte au jazz, bien que sa musique soit un mélange des genres, qui porte finalement son empreinte toute personnelle. Les trois instruments du trio, il les sent et les veut à la fois « originels » et acoustiques, usant de plus d’un tour pour modifier les couleurs des sons et pour créer des effets. Il le dit lui-même, il s’inspire de Bach, Beethoven, Debussy comme de Jarrett et Korea. Il est avant tout compositeur mais il sait faire le parallèle entre composition et improvisation. D’ailleurs, lorsqu’il écoute les œuvres de Bach, il l’entend à la fois dans ces deux dimensions.<br /> Point de brouillard hasardeux, donc, dans les mélodies, les chorus et versets de Svensson…
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M
Oui, d'autant que c'est une musique dont il faut se défier de l'apparence. De très loin, on pourrait croire que ça vasouille comme dans les lounge club ; on s'approche, et on s'aperçoit que chaque phrase a un sens.
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T
Le seul album que j'ai est tuesday wonderland. Musique étrange que j'aime bien, mais que je n'ai pas assez écoutée. Je replonge.
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