Du rétrécissement de l'idée de justice et de son application au pays des droits de l'homme
D'un côté, Jean-Marc Rouillan, ancien leader d'Action Directe, est placé en semi-liberté après plus de vingt années d'incarcération : en attendant mieux, c'est tout de même la preuve que le droit est encore applicable et que Nicolas Sarkozy n'est pas encore tout à fait maître en son royaume. De l'autre, le gouvernement et la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et la Toxicomanie (MILDT) coupent les vivres de l'Observatoire International des Prisons, et c'est une nouvelle démonstration de son désir d'en finir, avec le droit précisément, mais aussi avec tout ce qui pourrait jeter un discrédit sur ce qui relève de son autorité : la dignité des hommes, fussent-ils des détenus. Sur ce point, le nouveau rapport du Comité de prévention de la torture du Conseil de l'Europe, dans sa partie qu'il consacre aux prisons françaises, est d'ailleurs très encourageant... Toutefois, rassurons-nous : Rachida Dati veille sur l'indépendance de la Justice tandis que Yama Rade et Bernard Kouchner s'assurent que les droits de l'homme soient effectifs partout et pour tous.