Lire à voix haute (mais avec la maman du petit Marcel)
Si mon bureau ne tient pas exactement du gueuloir, j’ai toujours jugé nécessaire, dans le travail d’écriture, de me relire à haute voix afin de percevoir au mieux la machinerie d’une phrase, la cadence d’un paragraphe, bref la petite musique que trame la langue. En revanche – sauf exception et cela ne vaut que pour moi –, je ne raffole pas des bastringues et autres sons et lumières auxquels la littérature sert parfois de prétexte : je n’entends jamais mieux le mouvement d’une œuvre que dans sa lecture muette. Je ne méconnais pas le caractère possiblement réactionnaire d'une telle opinion, mais je dirai volontiers que la littérature se passe fort bien de tout spectacle. Ou alors… Ou alors il faudrait qu’elle soit oralisée par la maman du petit Marcel, telle qu'il l’évoque ici (lequel petit Marcel, digressant tout en douceur, en profite pour s'immiscer dans nos bruyantes polémiques sur la distinction entre l’œuvre et l’auteur…).
👉🏿 Marcel Proust, Du côté de chez Swann 👇🏿